Articles

Affichage des articles associés au libellé Économie

L"effondrement, c'est maintenant

 Après avoir nié l'évidence du changement climatique pendant un demi-siècle, les éditorialistes nient la survenue possible d'un collapse. Mais pauvres pommes, nous y sommes déjà et profond. Une pandémie mondiale, des virus et des maladies tropicales partout, une guerre féroce en Europe entre nationalistes d'extrême-droite, une pénurie d'eau, et une épidémie d'obèses dans les pays riches et des morts par milliers de famine dans les pays pauvres. Politiquement les nazis ont pris le pouvoir en Suède et les fascistes sont de retour en Italie. Les États-unis sont proche de la guerre civile, les Républicains étant visiblement en train de faire sécession. Je passe vite sur les pénuries d'énergie qui sont paradoxalement une bonne nouvelle, mais qui vont contribuer à désorganiser la société capitaliste. Pour le cas particulier de la France, son système de santé est à l'agonie et les mesures prises semblent plus aggraver la situation qu'y remédier. Notre taux de m

Économie et culture d'une île

 Le racisme en Corse — Marie Peretti-Ndiaye — Albiana 03/2014 Excellent travail universitaire qui contredit toutes les idées habituelles ou historiques sur l'évolution de la société corse en ce début de siècle. Et il met en évidence l'importance du fait économique sur cette île. La fascination pour un passé largement fantasmé et l'obsession culturelle ne doit pas faire l'impasse sur la construction d'une économie pour ce territoire et pour un avenir, — inquiétant —, à construire. Extrait : Car si, comme le souligne un universitaire insulaire, aujourd'hui, on ne dira plus de quelqu'un : c'est un pied-noir ou un fils de pieds-noirs , la catégorie et les représentations qui lui sont attachées ont fait l'objet d'une transmission à la fois efficace et sélective. Efficace, car les « pieds-noirs » constituent une image de la domination qui explique — et légitime parfois — la naissance de la contestation autonomiste puis nationaliste ; sélective, car ell

Poids du mort sur la balance médiatique

 Cadavres noirs — Gérard Prunier — Gallimard Tracts Juillet 2021 Si vous pensez qu'au XXIe siècle le problème le plus chaud viendra d'Afrique. Si vous croyez que la désinformation sur ce continent atteint des dimensions gargantuesques. Si vous ne voulez pas mourir idiot, lisez le brûlot de Gérard Prunier. Vous apprendrez aussi où a eu lieu le conflit le plus meurtrier depuis 1945. (2 à 5 millions de morts, la statistique n'est pas entré en Afrique). Et nous ne sommes pas innocents. Même en regardant ailleurs. Extraits : Nous ne vivons plus qu’à travers l’image projetée par les médias ; ce qui compte désormais, c’est le poids médiatique moyen de l’Africain anonyme. Disparu ou vivant, il pèse une fraction de son continent, c’est-à-dire d’un affleurement entre l’indicible et le presque rien. Sa mort n’a pas besoin d’être violente. Il lui suffit d’être « africaine », c’est-à-dire allant de soi. Ce texte aurait donc pu s’intituler « de la visibilité en Afrique », mais on aurait

Catéchisme néo-libéral au baccalauréat

Le sujet d’économie donné au bac 2021    « À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que des politiques de flexibilisation du marché du travail permettent de lutter contre le chômage structurel. »   Bravo Blanquer, pour la prochaine cession, je suggère : « Arbeit macht frei »

Hercule, plus le désir se tend, plus l'effet se recule...

Hercule, après la fission nucléaire, passons à la scission idéologique.    Privatiser les réseaux électriques c'est la chimère de l'Union Européenne et c'est encore plus con que de nationaliser les coiffeurs à Cuba. À quand le vote pour le Frexit ?   Bonne émission sur France Cul ce jour, les contorsions des pro-Bruxelles sont aussi dramatiques que risibles (tarif jaune).   Écoutez Anne Debregeas : téléchargement

François Vatin, sociologue à double casquette ? (ou entonnoir à double fond)

Image
L'économie rend fou. La défense de l'économie comme science numérale et neutre rend fou absolument. Les économistes, encore moins fiables que les anciennes pythies, ont totalement déconsidéré cette jeune science molle. Astucieusement – ou fourbement ? – Vatin tente de redorer cette discipline en la représentant comme un outil utile et universel pouvant être utilisé par tous et pour toute sorte d'usage. Et ma charcutière et Christine Lagarde ont donc un instrument commun. Nous ferons l'économie de l'examen approfondi de ses arguments, tous dument frappés au coin du bon sens, ce qui constitue en la matière une preuve de son absolue mauvaise foi. Allons donc à l'essentiel, à la métaphore tranchante et définitive, à l'économe qui orne la couverture de l'ouvrage. À choisir parmi les ustensiles de cuisine un instrument de persuasion, j'eusse choisi le rouleau à pâtisserie qui convenablement manié est à la fois contondant et confondant. Mais l'auteur p

PCIS, les harkis de la bourgeoisie ?

Un article de Pierre Rimbert sur le Monde Diplo d'Août. Pas les harkis, mais les mandarins ou les brahmanes, férocement inégalitaires... Extraits : Mais combien compte-t-on de Sartre, de Simone de Beauvoir et de Pierre Bourdieu face aux millions de manageurs, juristes et urbanistes dociles   ? Le mythe survit pourtant, car les professions intellectuelles écrivent l’histoire de tous les groupes sociaux, y compris la leur. Pour justifier la création de l’École libre des sciences politiques — qui deviendra Sciences Po —, le professeur Émile Boutmy fit, en 1871, cette déclaration restée célèbre : «   Contraintes de subir le droit du plus nombreux, les classes qui se nomment elles-mêmes les classes élevées ne peuvent conserver leur hégémonie politique qu’en invoquant le droit du plus capable. Il faut que, derrière l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition, le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites éclatants et utiles, de supéri

Emmanuel m'inquiète...

Je pensais devenir toddien en lisant les œuvres d'Emmanuel Todd. Mais j'ai vu son entretien avec Aude Ancelin sur Quartier Libre, ce jour, et je suis très inquiet car j'ai cru m'entendre parler à sa place. Il y a longtemps que j'ai constaté que j'étais inaudible quand je me permettais de mettre en doute un élément de la doxa. Or Emmanuel dynamite notre classe politique, nos hauts fonctionnaires et nos gourous de la communication, celle qui rime avec propagande. Ça va finir mal ! Le Quartier Libre qui fini en : pas de quartier ! L'adresse : https://qg.media/ C'est gratuit cette semaine.

Le jour de demain de Dédé la science infuse...

Dimanche matin, matinée débat sur France Cul. Brice Couturier, Dominique Reynié et l'inoxydable Ockrent versus Bertrand Badie. Trois atterrants raidis dans leur certitudes contre un seul Badie. C'est la proportion normale et normalement ça va  mal se passer après. Après quoi ? Après le Covid-19, bien sûr. C'est Brice qui a mitraillé le plus. Pêle-mêle, ces feignants de français payés à rien foutre, il faut que ça cesse ! le monde de Dickens revient avec ses pauvres rendus paresseux par l'aumône. Les incitations écologiques, insupportable ! ça casse la croissance. Toute les réglementations qui freinent la production, a bannir ! vivement la semaine de soixante heures et le travail dès quatorze ans. Et enfin la santé, surtout ne pas se ruiner pour la santé ! c'est bien connu le remède est pire que le mal. Serrez les dents et bossez ! Forever T I N A  ! Il ne l'a pas dit, mais il l'a pensé si fort que je l'ai entendu : si on peut se débarrasser de quelq

Lordon condense et ressasse

Évidemment le virus est rien moins qu’exogène — si c’est par des médiations allongées, il est le produit de la dévastation environnementale capitaliste, et a par ailleurs trouvé ses parfaites voies de propagation dans les circulations frénétiques de la mondialisation. L'intégrale : https://blog.mondediplo.net/euro-le-miracle-ou-la-mort

Rendez-vous d'amour dans un pays en guerre. Luis Sepúlveda est mort du Covid-19.

Sepúlveda est mort du Covid-19. Il ne finira pas son dernier roman. Le virus n'est que l'arme. Ses bourreaux s'appellent Friedman et Hayek. Ce sont eux qui ont tué Allende, martyrisé le peuple chilien, et condamné Luis à 28 ans de tôle. Et ce sont eux qui ont diffusé le virus en instillant le poison de leurs funestes théories dans la cervelle molle de nos élites. Ils sont morts, certes, et bien vieux et recouvert de médailles d'or, - dur pour nous pauvres endettés enfiévrés -, mais à défaut d'aller cracher sur leurs tombes, je brûlerai leurs livres cet hiver après les avoir transpercés d'un pieu en châtaignier. J'ai peu de goût pour l' hommage posthume. Cet exercice parait toujours insincère. J'avais mis le dernier livre de Luis lu. Même pas mon préféré, mais je les ai tous aimés. Le Chili a de grands auteurs. Mais Neruda m'intimide. Et les livres de Sepúlveda me persuadaient qu'ils étaient écrits exprès pour moi. Ce jour s'est assombr

Deux siècles de rhétorique réactionnaire - Alfred Otto Hirschman

Si par absurdité, vous avez décidé de ne lire qu'un seul essai, prenez celui-ci. Il porte sur l'analyse sémantique des discours réactionnaires. Présenté comme ça, vous prenez légitimement peur, encore un truc de spécialiste. Que nenni, mon ami, c'est en réalité un sésame universel. C'est un décodeur puissant qui décrypte avec brio tous les propos des zélotes du statu quo. Mais pas que. Il est aussi utile pour le camp des progressistes. Vous n'écouterez plus les économistes et les politiques de la même façon. Votre oreille sera experte pour distinguer l'effet pervers , - le plus usité -, l'inanité et la mise en péril , le plus subtil. Hosanna pour ce grand résistant, Albert Otto Hirschman. J'avais croisé ce progressiste très novateur durant mes études, il y a bien longtemps. Je ne l'avais pas suivi de près à tort. C'est en écoutant une émission de France Culture faisant la promotion de « Blablabanque. Le discours de l'inaction » de Jézabel

L'idiot du voyage et sa Weltanschauung

Aperçu sur le net un troupeau de touristes pestant contre le gouvernement incapable de percevoir l'urgence et l'importance de leur rapatriement. Ces pionniers de l'aventure veulent des assurances. Ils rêvaient de grands espaces, ils aspirent maintenant au confinement. Des cons finis confinés. Le stalinien zombie qui sommeille en moi, rêve pour eux d'un séjour dans un district perdu de l'Inde profonde avec pelles et pioches pour creuser les fosses communes rendues nécessaire par leur légèreté. Dépaysement et remise en forme : un vrai Club Med. La propagation fulgurante du Covid-19 est due, pour l'essentiel aux touristes de l'international. Créons une taxe virus qui double le prix des billets d'avion et des tickets de croisière. L'impôt sera affecté en totalité au secteur de la santé. L'idiot du voyage se transformera en idiot utile même s'il ne change pas son point de vue sur le monde.

La sainte trinité, le marché, la main invisible et l'index tendu

J'entends ci et là des voix liberticides qui s'indignent de la pénurie de masque et veulent fouler au pieds les principes sacrés de l'économie. Certes le manque de protection pourra entraîner une surmortalité dans nos EHPAD et faire baisser le coefficient de remplissage, paramètre décisif de la bonne santé financière de nos établissements. Mais prenons de la hauteur de vue, la menace essentielle et la plus hideuse, c'est bien le déficit de notre système de retraite. Et là, c'est évident la pénurie est largement positive puisque la maladie est sélective. Convaincu ?

Rendez-nous les triscottes !

Samedi, temps bouché bien gris. Taureaux mugissants et bruyants, c'est le printemps. Coups de feu matinaux, c'est la 12 mm de O. Cinquième jour de confinement de la république étatique d'en même temps. Neuvième jour de confinement personnel. Retrouvé par hasard, le livre dédicacé de Ryoko Sekiguchi, Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises de chez P.O.L.. En cherchant un cahier pour écrire. Parce que j'ai entendu Nothomb, pleine de champagne et de mots heureux, dire qu'elle écrivait dans des cahiers avec un bic crystal bleu. Celui qui bave et qui écrit gros. Pendant trente ans je n'ai jamais utilisé autre chose qu'un bic orange noir, écriture fine mais bavant aussi un peu. Il semble avoir disparu des étals. Comme d'autres produits avant lui. C'est ainsi qu'ils effacent progressivement et en loucedé, mon monde. Par petites touches. Discrètement. Fourbement. Et on se réveille un jour en face d'un cauchemar, une réalité distordue, not