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Affichage des articles associés au libellé Science-fiction

Rêves de moutons clonés et pucés.

 Des larmes sous la pluie — Rosa Montero — Métailié 01/2013 Nous sommes tous des réplicants. Bizarre, unique et pourtant étrangement semblable. Les mêmes peurs nous habitent, les mêmes craintes nous hantent, les mêmes doutes nous fissurent, et, blessés, le même sang coule toujours rouge. Sans doute le prix à payer pour la conscience aiguë du monde. Et seuls les pauvres d'esprit connaîtront la paix et la sérénité. Merci à Montero d'avoir créer cette magnifique sœur combattante pour partager notre intranquillité. Extraits : La vie était une saloperie de maladie qui finissait par vous tuer. (page 331) La vie était une histoire qui finissait toujours mal. (page 360)

Raner découpe et gagne

 Dingo Dague – Klotz – Christian Bourgois 2 T 1975 Un Raner insolite qui s'aventure entre le fantastique médiéval et la science fiction sur fond de tripatouillage de génome. Un Raner qui travaille à la dague high tech, compromis entre le kriss malais et la tronçonneuse. Un Raner futuriste qui prévoit l'empoisonnement de l'humanité par le plastique, et qui anticipe en page 45 sur la réforme de l'orthographe en 1990 du mot imbécilité déjà orthographié avec un seul l. Un Raner qui ne perd pas le nord et obtient un demi-milliard pour ses services, sévices compris. Atypique, audacieux, amusant. Extraits : Il était rond, ras et riant. La soixantaine molle. Une blouse douteuse. Il apparut au fond du couloir et traîna la savate vers le nouvel arrivant.(page 69) Raner possédait le manuscrit original des mémoires de Philippe de Comingues où le chef militaire raconte que, lors de l'assaut du château de Norpoix féal et félon, il avait vu trois hommes, dont un chevalier en armur

Scalpel tranchant

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 Cosmétique du chaos – ESPEDITE – Actes Sud 02/2020     Un court roman et un long cauchemar. Entrelacs d'une réalité actuelle et de l'envahissement du virtuel technologique du lendemain. Réseaux, reconnaissance faciale, remodelage des chairs et injonctions intrusives à s'adapter à ces mutations insanes. Alcool et psychotropes imbibent le tableau. C'est le cri de Munch en prose. On attendra en vain une réaction humaine à cette révolution numérisée. Lasciate ogni sperenza voi ch'intrate... Extrait : — Vous me voyez, mais vous ne me voyez pas. je ne suis plus votre semblable car je n'ai plus de visage. Le visage est une invitation au dialogue. Il est déjà une amorce de discours. Sans visage, je ne peux plus parler, je suis condamné à la mort, mort sociale s'entend, mais mort quand même. Les bourreaux se masquent pour donner la mort car ils sont morts eux-mêmes. Je deviens comme eux par le simple fait de soustraire mon visage à votre regard. Je deviens menaçant.

Anarchaos : Un pamphlet anti Trump prémonitoire.

Anarchaos - Le gagnant - Hydre – Denoël oct 1991 – Donald E. Westlake L'incursion de Westlake dans la SF. Un roman de facture apparemment classique - on songe à Jack Vance - et deux courtes nouvelles très toniques, écologique et politique. Le maître est à l'aise dans ce genre. Rolf, son héros est un cousin colérique de Parker qui vient sur Anarchaos pour régler ses comptes. Une planète au système politique terrifiant pour un américain, l'anarchie. Le seul truc encore pire que le communisme. Westlake massacre particulièrement le pauvre Mikhail Bakounine, sans oublier Proudhon, Kropotkine, Sorel, Netchaïev, Godwin, Tucker, Warren, Stirner... un vrai catalogue. Ou un écran de fumée pour dissimuler son véritable objectif ? Car Rolf va subir une terrible initiation dans les camps d'esclaves d'Anarchaos et accéder à un niveau de conscience qui va le débarrasser de ses accès colériques. Mais il deviendra encore plus incisif et définitif pour les vrais responsables du

La proposition de Nino Filastò, écrivain, avocat, humaniste...

C'est en lisant « le pays de l'horizon lointain » d'Alain Gnaedig, où il fait allusion à « la modeste proposition » de Jonathan Swift que je me suis gratté la tête pour retrouver quand j'avais croisé pour la première fois fois ce texte hallucinant. C'était un italien, un giallo italien. Avec cet seule certitude, j'ai fouillé le coin littérature italienne et par miracle Nino Filastò est tout de suite apparu. Facile, le bouquin s'appelait « La proposition ». L'enquête était close, mes souvenirs étaient bons. Évidemment j'ai feuilleté. Près d'un quart de siècle me séparait de ma première lecture. Et c'était un bon souvenir. Un livre mixte, à voile et à vapeur. Mi noir, mi science-fiction. Ambiance « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » à l'italienne. C'est un livre excellent, cruel et drôle, encore plus d'actualité aujourd'hui qu'hier. Dernière information, pour ne pas mourir idiot - avec le Covid

Le Chaos final, Norman Spinrad, édition Chute Libre (1974)

Souvenirs, souvenirs Je vous retrouve dans mon cœur Et vous faites refleurir Tout mes rêves de bonheur... Rita Cadillac et Johnny, les années soixante. Johnny ressort le titre en 1974, l'année de sortie du Chaos final de Norman Spinrad. Mon deuxième livre de cet auteur. Le premier, Les Solariens, chez Marabout est mon second bouquin de SF. Là, normalement j'ai déjà décroché 99 % des lecteurs virtuels avec ma numérotation mémorielle. J'abrège donc, je simplifie, Les Solariens c'est le premier livre de Spinrad et il est nul. Mais il m'avait beaucoup plu tout simplement parce que c'était une histoire de science-fiction et qu'il y avait des extra-terrestres – on n'avait pas encore inventé les aliens. Sorti en 1969. Cinq plus tard, je suis grand, j'ai un peu d'argent et je croise le quatrième titre de l'édition Chute Libre et c'est le K.O. final, je suis compté dix. J'aurai du me méfier,une édition parrainée par Manchette, c&