Articles

Affichage des articles associés au libellé racisme

Économie et culture d'une île

 Le racisme en Corse — Marie Peretti-Ndiaye — Albiana 03/2014 Excellent travail universitaire qui contredit toutes les idées habituelles ou historiques sur l'évolution de la société corse en ce début de siècle. Et il met en évidence l'importance du fait économique sur cette île. La fascination pour un passé largement fantasmé et l'obsession culturelle ne doit pas faire l'impasse sur la construction d'une économie pour ce territoire et pour un avenir, — inquiétant —, à construire. Extrait : Car si, comme le souligne un universitaire insulaire, aujourd'hui, on ne dira plus de quelqu'un : c'est un pied-noir ou un fils de pieds-noirs , la catégorie et les représentations qui lui sont attachées ont fait l'objet d'une transmission à la fois efficace et sélective. Efficace, car les « pieds-noirs » constituent une image de la domination qui explique — et légitime parfois — la naissance de la contestation autonomiste puis nationaliste ; sélective, car ell

Livre à ne pas lire, «Guerre», du collaborateur nauséabond

 C'est le brouillon d'un pamphlet haineux et raciste, dans une édition bâclée, faussée volontairement, qui ne présente qu'un intérêt historique et donc pour les chercheurs et les étudiants. Accessoirement engraisser les héritiers, – pas par le sang certes, mais ils ont bien hérité de la turpitude du collabo antisémite –, est une faute morale évidente. Pour en savoir plus : https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/05/05/guerre-lire-celine/

Après Watts

 La cavale de Kenyatta – Donald Goines – Série noire 2427  06/1996 Troisième opus des aventures de Kenyatta. Plus qu'un roman noir, plein de noirs plein de colère, c'est un reportage au sein du ghetto parmi ceux qui pensent que la violence peut amener à une solution, ou peut-être plus simplement les soulager momentanément de leur rage et de leur frustration. Le métier de leader de guérillero urbain demande de la chance et du détachement pour la mort de ses camarades de combats. Mais savoir que ses troupes ont disparu après un assaut au lance flammes et sous le feu des tanks torture la conscience du chef. Celle du détective noir lancé sur ses traces et qui a vu les insurgés qui tentait de se rendre froidement abattu n'est pas plus sereine. Datant du début des années soixante-dix, nous avons un piratage d'avion au menu, — 86 détournements en 1969 —, et une fusillade dans une station d'essence qui provoquera un incendie spectaculaire. L'écriture sèche et cinématogr

Un titre magnifique

Vivre fatigue — Jean-Claude Izzo — Librio 2€ 208 02/1998 imp 01/2016 Des nouvelles brèves mais intenses. À déguster lentement pour en apprécier l'amertume. Un goût complexe et long en bouche, contrepoint subtil de la courte douceur du bonheur. Avec une ville ensoleillée, des alcools parfumés, une brise salée et des crânes rasés, empoisonnés par des théories aussi fumeuses que mortifères.

Poids du mort sur la balance médiatique

 Cadavres noirs — Gérard Prunier — Gallimard Tracts Juillet 2021 Si vous pensez qu'au XXIe siècle le problème le plus chaud viendra d'Afrique. Si vous croyez que la désinformation sur ce continent atteint des dimensions gargantuesques. Si vous ne voulez pas mourir idiot, lisez le brûlot de Gérard Prunier. Vous apprendrez aussi où a eu lieu le conflit le plus meurtrier depuis 1945. (2 à 5 millions de morts, la statistique n'est pas entré en Afrique). Et nous ne sommes pas innocents. Même en regardant ailleurs. Extraits : Nous ne vivons plus qu’à travers l’image projetée par les médias ; ce qui compte désormais, c’est le poids médiatique moyen de l’Africain anonyme. Disparu ou vivant, il pèse une fraction de son continent, c’est-à-dire d’un affleurement entre l’indicible et le presque rien. Sa mort n’a pas besoin d’être violente. Il lui suffit d’être « africaine », c’est-à-dire allant de soi. Ce texte aurait donc pu s’intituler « de la visibilité en Afrique », mais on aurait
 Vaines recherches — Hugues Pagan — Fleuve noir Spécial Police n° 2074 Nov 1987   Quatrième livre de Pagan, paru en 1984, la première scène a lieu le 22 juillet 1982 où un jeune français pas encore majeur, pas assez gaulois, est tué par des beaufs justiciers et racistes. Deuxième roman avec l'inspecteur Schneider, celui de La Mort dans une voiture solitaire. Toujours suicidaire, toujours désabusé, toujours avec son 45 de 1911. Un polar bientôt historique, on voit encore des 403 et des poulets qui patrouillent en 4L. Il fait chaud, très chaud, peu de clim, pas de Web et pas de portables. Une histoire de drogue et de faux tueur en série. La vedette du polar, c'est l'arme du tueur, une US M1 mise en service en 1942. Assez curieusement, Pagan lui fait tirer la munition de 30 x 30 de la Winchester 1894 au lieu de la .30 Carbine. C'est bien noir, même glauque, et le passé algérien de Schneider est la clef du mystère. Contre tout attente ça finit bien, enfin pas trop mal car o

Malcolm X est mort assassiné le 21 février 1965, dites-le à Frédérique Vidal...

C'est le seul islamo-gauchiste crédible que l'on puisse trouver. Et encore sa foi dans la religion de Mahomet devait être aussi forte que ma croyance en l'honnêteté intellectuelle de Madame Vidal. À l'heure du Covid 19, du dérèglement climatique et de l'extinction du vivant, l'urgence absolue est donc de traquer l'islamo-gauchiste, piètre substitut au bolchévique, « l'homme au couteau entre les dents ». Affligeant.

Pulitzer matters

Colson Whitehead – The Nickel boys – Albin Michel Août 2020  Magique, empathique, vous êtes dans la tête d'un jeune nègre dans un monde de blancs bornés, encagoulés et bourrés de préjugés. Merveilleux et terrifiant. Ironique et cruel. Whitehead n'a pas volé son Pulitzer.   Extraits :    Il attendait son audience devant le juge quand on l'avait retrouvé pendu dans sa cellule. Personne n'avait cru la version de la police. (page 89) À l'endroit où leur cou rose émergeant du lin de leur chemise, c'est là qu'il fallait frapper, dans ces deux fragiles centimètres. (page 133) Quelle mère faut-il être pour abandonner son enfant en pleine nuit ? Une mère qui n'en a rien à foutre. Turner nota de garder ça pour achever Elwood le jour où ils auraient une vraie dispute. Lui, au moins, il savait que sa mère l'aimait. C'est juste qu'elle préférait l'alcool. (page 155)