PCIS, les harkis de la bourgeoisie ?
Un article de Pierre Rimbert sur le Monde Diplo d'Août.
Pas les harkis, mais les mandarins ou les brahmanes, férocement inégalitaires...
Extraits :
Mais combien compte-t-on de Sartre, de Simone de Beauvoir et de Pierre
Bourdieu face aux millions de manageurs, juristes et urbanistes dociles ?
Le mythe survit pourtant, car les professions intellectuelles écrivent
l’histoire de tous les groupes sociaux, y compris la leur.
Pour justifier la création de l’École libre des sciences politiques —
qui deviendra Sciences Po —, le professeur Émile Boutmy fit, en 1871,
cette déclaration restée célèbre : « Contraintes
de subir le droit du plus nombreux, les classes qui se nomment
elles-mêmes les classes élevées ne peuvent conserver leur hégémonie
politique qu’en invoquant le droit du plus capable. Il faut que,
derrière l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition,
le flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites
éclatants et utiles, de supériorités dont le prestige s’impose, de
capacités dont on ne puisse pas se priver sans folie. »
Un siècle et demi plus tard, feuilleter un trombinoscope politique
ferait presque oublier que les postes de député, de chef d’État ou de
gouvernement ne requièrent formellement aucun diplôme.
...Stewart résumait d’un trait la vérité objective que les cadres et professions intellectuelles s’évertuent à nier : « Nous faisons tourner la machine qui transfère les ressources des 90 % vers les 0,1 %. Nous avons été heureux de prendre notre part du gâteau »
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