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Affichage des articles associés au libellé colonialisme

Économie et culture d'une île

 Le racisme en Corse — Marie Peretti-Ndiaye — Albiana 03/2014 Excellent travail universitaire qui contredit toutes les idées habituelles ou historiques sur l'évolution de la société corse en ce début de siècle. Et il met en évidence l'importance du fait économique sur cette île. La fascination pour un passé largement fantasmé et l'obsession culturelle ne doit pas faire l'impasse sur la construction d'une économie pour ce territoire et pour un avenir, — inquiétant —, à construire. Extrait : Car si, comme le souligne un universitaire insulaire, aujourd'hui, on ne dira plus de quelqu'un : c'est un pied-noir ou un fils de pieds-noirs , la catégorie et les représentations qui lui sont attachées ont fait l'objet d'une transmission à la fois efficace et sélective. Efficace, car les « pieds-noirs » constituent une image de la domination qui explique — et légitime parfois — la naissance de la contestation autonomiste puis nationaliste ; sélective, car ell

Arnaque chez les canaques

 La troisième consultation sur l'indépendance de la Nouvelle Calédonie a été truquée par le gouvernement macronien. La participation réduite aux seuls caldoches et le score de 97%, – même en URSS, on n'aurait pas osé –, disqualifient ce scrutin. Pas un journaliste pour souligner cette évidence, même à l'ORTF du Général, on aurait été gêné. Seul Mélenchon a protesté avant et après cette mascarade. La journaliste Fressoz a déclaré que les canaques avaient fait leur choix, en refusant de participer. Sans doute le même choix, libre et éclairé, d'accepter la colonisation, la spoliation de leurs terres et leur présentation comme cannibales à l'exposition de Paris en 1931. Sans doute également, cette grossière manipulation est due à un calcul électoraliste, pour éviter à Macron, lors de la prochaine élection présidentielle d'être l'homme qui a perdu la Nouvelle Calédonie. Et peu importe si cette stratégie rallume la guerre sur le caillou et corrode un peu plus nos

Poids du mort sur la balance médiatique

 Cadavres noirs — Gérard Prunier — Gallimard Tracts Juillet 2021 Si vous pensez qu'au XXIe siècle le problème le plus chaud viendra d'Afrique. Si vous croyez que la désinformation sur ce continent atteint des dimensions gargantuesques. Si vous ne voulez pas mourir idiot, lisez le brûlot de Gérard Prunier. Vous apprendrez aussi où a eu lieu le conflit le plus meurtrier depuis 1945. (2 à 5 millions de morts, la statistique n'est pas entré en Afrique). Et nous ne sommes pas innocents. Même en regardant ailleurs. Extraits : Nous ne vivons plus qu’à travers l’image projetée par les médias ; ce qui compte désormais, c’est le poids médiatique moyen de l’Africain anonyme. Disparu ou vivant, il pèse une fraction de son continent, c’est-à-dire d’un affleurement entre l’indicible et le presque rien. Sa mort n’a pas besoin d’être violente. Il lui suffit d’être « africaine », c’est-à-dire allant de soi. Ce texte aurait donc pu s’intituler « de la visibilité en Afrique », mais on aurait

Arrah, Patsy, mind the baby

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 Stalky & Cie – Rudyard Kipling – Le livre de poche 1961 N° 750 Lu à la fin des années soixante alors que j'étais un misérable fag d'un bahut de province. J'ai beaucoup ri et beaucoup appris. J'ai pris aussi le goût des citations latines, des proverbes abscons et des auteurs de la perfide Albion. J'ai découvert que Browning n'était pas qu'un bon inventeur d'automatique et que l'anglais pouvait juger pire que le meurtre le tir au fusil contre le renard. J'ai observé que la guérilla devait emprunter ses armes à l'ennemi pour les retourner contre lui. J'ai regretté que les institutions aient dressé des générations à justifier l'injustifiable. Mais Stalky reste et restera mon Kipling préféré et un chef-d'œuvre mésestimé. Aujourd'hui la mode est a déboulonner les statues, mais faut-il mettre à l'index un livre parce son auteur a chanté la gloire du colonialisme et envoyé son fils bigleux à l'abattoir? Extraits : “But