Stylite

 Le dieu des obstacles – Brina Svit – Arlea 01/21 Une écrivaine slovène et parisienne s'est vu refuser son dernier roman. Son dos se bloque. Avant que de céder aux obsédés du scalpel, elle part au Kerala, la Mecque de l'ayurvéda. Nous sommes le deux mars deux mille vingt et s'épanouissent les premiers signes et les premiers masques de la Covid. Des similitudes avec Yoga, écriture, pratiques orientales, retour sur soi et impact de la grande histoire commune sur la petite histoire personnelle. Des différences, homme et femme, ego boursouflé et modestie assumée. Quelques jolis portraits, reflets de la manie photographique de l'auteure. Une écriture plaisante, grammaticalement parfaite et à l'intonation étrange et étrangère des polyglottes. Un fin sans apocalypse, qui comme la vie même, nous laisse avec plus de questions que de réponses mais avec le sixième chakra entrouvert. Nani Brina ! Extraits : Elle lève les yeux dans la direction de Divya, assise sur mon lit, et s

 Lève-toi et va — Marie-Michelle LEANDRI — Le bord de l'eau Mars 2012 Dans un style coloré et bigarré, un peu trop fleuri à mon goût, Michèle évoque la Corse du sud des années cinquante au début des années soixante-dix. Un monde disparu, englouti par la modernité, le lucre et le tourisme. Ayant connu ses derniers rayonnements, cette évocation est troublante de sincérité et de véracité. Puis l'auteure va se perdre dans l'orient compliqué, dans l'Inde mystique et mythique, parmi les nombreuses divinités, dans des ashrams mystérieux où règnent des gurus malicieux. Y naitra un nouvel avatar, une Michelle avec une aile en plus, synthèse d'une corsitude matinée d'hindouisme. Ça ne manque pas de souffle, mais je n'ai pas eu l'éveil.  Extrait : À lettu, à lettu eiu mi ni vocu è a me anima à Diu la docu è la docu à San Ghjuvanni chi u falzu ùn c'inganni né lu puntu di murì. Di murì un sò induva, un sò comu, un sò quandu. Ghjesù, Ghjaseppu è Maria accuditi l&#

 Yoga – Emmanuel Carrère – P.O.L. 2020 Emmanuel m'agace et m'amuse. J'ai l'impression qu'il est devenu fou, – enfin plus fou que d'habitude –, uniquement pour avoir de quoi écrire un livre. Si Saddam a donné son sang pour le coran, Carrère a donné sa santé pour Yoga. Ce qui est bien sûr paradoxal puisque le yoga est censé la préserver, la santé. Nous sommes tous un peu trop préoccupés de notre petite personne, mais ça prend chez lui des dimensions himalayennes. En même temps ce mélange d'outrance et de sincérité produit un effet comique très réussi. On pense à Bertie du très regretté P.G. Wodehouse.