Well... nobody's perfect!

 Jonathan Latimer — Gardénia rouge — Rivages/Noir 03/1986 ISBN 9782869300040



La dernière et une des meilleures aventures de Bill Crane, un brillant privé qui démêle les fils d'une intrigue bien embrouillée. C'est aussi un alcoolique. Well... nobody's perfect! Il est accompagné par une blonde somptueuse et astucieuse qui joue le rôle de son épouse car l'enquête dans un milieu prétentieux et snob impose la discrétion. Le troisième larron, Doc Williams, jouera le chauffeur avant de démontrer ses talents au revolver. C'est le premier hard-boiled classique où une femme fatale est en même temps détective. Les morts sont empoisonnés au monoxyde de carbone, meurtre, accident ou suicide ? Bill attendra la dernière page du roman pour révéler la vérité au lecteur médusé par son talent et ses méthodes. Édité en anglais en 1939, ce polar plein d'humour sera publié en France grâce à François Guérif, d'abord chez Red Label, puis chez Rivages (n°3 1986) dans une très bonne traduction de Claude Benoit.
Pour les maniaques du NRA, Crane est équipé d'un Walther P38, fraîchement usiné et se fait tirer dessus avec une arme en 220 Swift inventé en 1935 pour être la munition la plus rapide au monde.


Extraits :

Il chaussa ses pantoufles et revêtit une robe de chambre en tissu écossais. Puis il sortit un P38 d'un sac en peau de porc à fermeture éclair.
« Si je suis tué, tu aura ma mort sur la conscience.
— Elle ne me pèserait pas trop lourd. » (page 8)

Charley apporta les consommations. Crane constata avec surprise qu'Alice March s'adonnait désormais au pastis. Ayant lui-même une expérience malheureuse avec ce succédané de l'absinthe, il tirait son chapeau à ceux qui parvenait à le boire.
Inclinant son verre pour verser sa bière, le Docteur Woodrin demanda : « Quelle sorte de tireur êtes-vous, Crane ?
— Je suis très bon à la mitraillette. » (page 47)

Elle ne répondit pas, et Crane considéra le téléphone, mélancolique. « Bon, je crois que je vais décamper. Je suppose que tu m'as appelé au bureau, et que tu as informé tout le monde de mon absence injustifiée.
— Je n'ai pas appelé ton bureau, dit Ann.
— Alors, comment as-tu... ?
— J'ai simplement demandé à la standardiste d'appeler le meilleur bar de la ville. » (page 49)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Deux siècles de rhétorique réactionnaire - Alfred Otto Hirschman

Derrick au poing – Plus de sang que de pétrole et pas de pactole.

La table du roi Salomon - Luis Mantero Manglano