José Moselli, l'écrivain oublié

Le dernier pirate – José Moselli – 1924

 

Petit roman d'aventure maritime écrit au lendemain de la grande guerre (1924) et guère flatteur pour les Boches. Après le torpillage du Lusitania et les gaz de combats, la popularité déjà basse du teuton touchait le fond. J'avais découvert Moselli au début des années 70, avec La fin d'Illa chez Marabout, de la très bonne SF. Une histoire bien construite et bien écrite, avec un réalisme et une précision technique sur les bateaux et la navigation qui trahit son long passé de marin sur toutes les mers du globe. 

Un écrivain qui mériterait une réédition de ses œuvres.

Extraits :

Grâce au calme de la mer, l’opération a été assez vite faite. Nous nous sommes servis des manches de caoutchouc du Yankee pour transvaser le liquide. J’ai fait le plein des soutes.
Et l’Emma Lindquist s’est remis en route. J’ai eu une brève hésitation. Il faut ce qu’il faut, mais pas plus. Le Yankee était, malheureusement pour lui, trop près de la côte d’Angleterre. Il pouvait rencontrer quelque destroyer britannique et l’avertir.
Nécessité n’a pas de loi. J’ai poursuivi mon Yankee et, une fois par le travers, je lui ai fait envoyer une torpille.
Ce fut facile. Il marchait à sept nœuds. Cela se passa comme à l’exercice. La torpille arriva droit à l’arrière, au-dessous de la cheminée, dans les chaudières. Un choc sourd, puis un feu d’artifice. J’ai fait plonger immédiatement. La mer, sur une étendue de plusieurs centaines de mètres, n’était plus qu’un lac en feu.
Pas même eu besoin de nous assurer si tous les Yankees y avaient passé. Ils ont dû rôtir comme des morceaux de sucre dans un bol de punch.
L’équipage est enthousiasmé. Le moral est plus haut que jamais. Cette exécution a réveillé les qualités guerrières de la race.(page 18)

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