Théophile Gautier et le fantastique.

En cherchant du fantastique, je suis tombé sur une belle nouvelle de Théophile : La Morte amoureuse. Il eût pu l'intituler également le curé nécrophile ou le prêtre somnambule. Moins vendeur sans doute, mais plus précis. Cette lecture m'a évoqué le titre « Astrid » du grand groupe Odeurs, du punk-rock français de 1980 qui fouettait sacrément. Revenons au texte, Clarimonde la goule immonde est beaucoup plus belle et sympathique que le vieil abbé Sérapion qui a la constance du morpion pour sauver l'âme de Romuald. Si j'en crois la conclusion, Gautier se moque de la religion en feignant de l'appuyer : « Ne regardez jamais une femme, et marchez toujours les yeux fixés en terre, car, si chaste et si calme que vous soyez, il suffit d’une minute pour vous faire perdre l’éternité.»

La citation de la tentation :

« Si tu veux être à moi, je te ferai plus heureux que Dieu lui-même dans son paradis ; les anges te
jalouseront. Déchire ce funèbre linceul où tu vas t’envelopper ; je suis la beauté, je suis la jeunesse, je suis la vie ; viens à moi, nous serons l’amour. Que pourrait t’offrir Jéhovah pour compensation ? Notre existence coulera comme un rêve et ne sera qu’un baiser éternel.
« Répands le vin de ce calice, et tu es libre. Je t’emmènerai vers les îles inconnues ; tu dormiras sur mon sein, dans un lit d’or massif et sous un pavillon d’argent ; car je t’aime et je veux te prendre à ton Dieu, devant qui tant de nobles cœurs répandent des flots d’amour qui n’arrivent pas jusqu’à lui. »


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