L’Histoire, les racines, les Gaulois et les porte-paroles

J’ai un souvenir très vif de ma première leçon d’Histoire en cours élémentaire première année. Je venais d’être transplanté dans cette nouvelle école, située à une latitude bien éloignée du terreau qui m’avait vu germer. « Les premiers hommes vivaient dans des cavernes et se nourrissaient de racines » : résumé du cours à savoir par cœur. Je n’avais jamais vu les carottes et les navets comme des racines, mais comme des légumes du pot-au-feu. À sept ans, les racines étaient une partie de l’arbre totalement impropre à la consommation. Deux jours plus tard, j’ai eu droit, comme beaucoup d’autres, à « nos ancêtres les Gaulois ». Ce fut le deuxième mensonge flagrant du savoir officiel. Mon ego n’a jamais été enfermé dans l’hexagone. De plus, un peuple vaincu, colonisé et assimilé me paraissait être des racines bien peu glorieuses. J’en ai conçu une grande défiance à l’égard de la parole d’autorité. Elle ne m’a jamais quitté. Et Sibeth Ndaye n’améliore guère mon coefficient de confiance.

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