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Rien ne va plus !

 Sombre complice — Jim Nisbet – Rivages/noir 10/2005 Sombre polar. Banerjhee est un époux attentionné, un père responsable, un chimiste exceptionnel, un employé loyal et un citoyen respectueux des lois. Las, les financiers libéraux l'expulseront de son job et la poisse au cul verdâtre le mènera au mauvais endroit, là où les frontières entre flics et voyous sont bien trop flous. Les jeux sont faits. Rien ne va plus. Un livre plein de nostalgie et d'ironie sur une société absurde et dure qui nous pousse vers la dernière sortie. Extrait : Garder rancune, c'est comme laisser vivre quelqu'un dans sa tête gratos, sans loyer à payer. Panneau vu au bord de la route à Ogeden, Caroline du Nord. (page 11)

Tuer n'est pas jouer

Planque à Luna-Park – Richard Stark   Série noire n° 1472 18/02/1972 Slayground en VO. Jeu de mot avec Playground (terrain de jeu), et slay (tuer). Un Parker sans bavure, sans rayure qui tire un trait sur les crevures qui prétendaient le doubler. Le scénario habituel. Après un braquage réussi et une fuite loupée, – un complice trop fébrile –, Parker se trouve coincé dans un parc d'attraction, fermé au public mais pas aux malfaisants qui veulent voler le magot. Parker fera tourner les manèges pour brouiller les pistes et la galerie des glaces révélera sa maîtrise de la réflexion. Les malfrats qui croyaient chasser une proie apeurée, vont découvrir un prédateur calculateur et sans pitié. Moralité : « Touchez pas au grisbi ! » Extrait : S'adossant au mur à côté de la fenêtre, il observait le portail. Le gibier n'allait pas tarder à devenir chasseur. (page 167)

Livre à ne pas lire, «Guerre», du collaborateur nauséabond

 C'est le brouillon d'un pamphlet haineux et raciste, dans une édition bâclée, faussée volontairement, qui ne présente qu'un intérêt historique et donc pour les chercheurs et les étudiants. Accessoirement engraisser les héritiers, – pas par le sang certes, mais ils ont bien hérité de la turpitude du collabo antisémite –, est une faute morale évidente. Pour en savoir plus : https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/05/05/guerre-lire-celine/

Élever des poulpes et élire des marcos...

 Si j'avais encore besoin d'une preuve de l'imbécillité des humains et de leur totale inaptitude à percevoir le réel, je suis servi ce matin. Pauvres Pieuvres. Mais elles sont destinées sans doute à nous survivre après notre suicide collectif et elles pourront apprendre à écrire pour narrer notre navrante saga.

Promoteurs mafieux : pléonasme ?

Patrick Raynal - Nice-Est - Calmann-Lévy 1988 Un privé pourri et bourré qui craque. Se prend pour Zorro. Nice, le cours Saleya, le quartier la Madeleine, l'inévitable Ariane et des promoteurs mafieux. Après le coup de torchon au 12 à pompe, il lui faudra émigrer... en Afrique ! Un vrai polar qui respecte tous les codes du genre avec du pan-bagnat pour la couleur locale. Inoxydable et intemporel. Raynal au sommet de sa forme. Extrait : M'a montré le dernier numéro de L'action Municipale . Un toubib y affirme sans rire que le SIDA nous vient d'un nègre qui aurait enculé un singe vert. Vachement rapide le black. Duraille de se farcir un singe dans son élément naturel. (page 85)

Roussel et le PCF, victoire à la Pyrrhus

 Le 10 Avril, Roussel a remporté une double victoire, doubler enfin les socialistes et empêcher Mélanchon d'accéder au deuxième tour. Mais ce succès même annonce la tuile qui va lui tomber sur la tête. Comment sauver ses quelques sièges pour les législatives de juin ? Pas avec les voix socialistes, elles ne pèsent pas lourd. Pas même avec ses 2,2 %. Et tendre la main aux insoumis après leur avoir fait un doigt d'honneur risque d'être mal perçu. Jean-Paul Dufrègne, élu sur un malentendu en 2017 est déjà un soldat perdu, mais d'autres pourraient suivre la pente savonnée par Fabien.

Le marionnettiste

 ou l'autobiographie d'un tueur Patrick Raynal Noires racines 10/1999 — Édition du Masque Le parcours d'un jeune, beau et intelligent, manipulateur et séduisant, — toute ressemblance avec un candidat aux élections prochaines est forcément fortuite —, qui bascule du côté obscur de la force. Un polar politique qui met le focus sur la fâcheuse tendance des foyers Sonacotra à finir incendiés. Et une étude brillante et glaçante sur la perversité du pouvoir, toujours établi par le mensonge et la violence. Un polar qui fait écho à celui de Lucarelli et Camilleri avec des fonctionnaires de police corrompus et fascistes. En 1965, Tixier culminait à 5%, aujourd'hui le score de l'extrême droite flirte avec celui d'Hitler en 1932. Extraits : Il se marre sans comprendre. Encore un qui appris l'humour dans les colonnes d' U Ribombu . (page 24) Je suis devenu le spécialiste des coups tordus en tout genre, une sorte de génie en la matière puisque jamais personne ne me r